1. INTRODUCTION

1.1. Ante - immunité

Pour vivre en symbiose avec le monde extérieur, notre organisme est entièrement recouvert d’un revêtement cutané : la peau. Par endroits, la peau est interrompue par la présence d’orifices qui permettent à l’organisme de communiquer avec l’environnement extérieur (Figure 3). Ces orifices sont le point d’entrée de cavités (espaces vides) qui pénètrent à l’intérieur du corps humain. Ces cavités sont tapissées par une muqueuse formée successivement de l’extérieur vers l’intérieur par un épithélium, une lame basale et un tissu conjonctif richement vascularisé appelé le chorion. La principale cavité est formée par le tube digestif qui s’étend de la bouche à l’anus. La deuxième cavité assure la respiration et débute des narines et de la bouche jusqu’aux alvéoles des poumons. Chez la femme une importante cavité prend naissance au niveau du vagin et se poursuit jusqu’aux ovaires. L’oreille est formée d’une cavité qui nous permet de percevoir les sons. Enfin l’appareil urinaire est parcouru par un réseau de cavités plus ou moins larges : la vessie, le rein et les réseaux tubulaires permettant la formation et l’élimination des urines. Chaque cavité présente une muqueuse spécifique qui s’adapte aux fonctions des organes qu’elle recouvre.

L’épithélium de la peau et des muqueuses constitue une barrière physique contre les micro-organismes et, grâce à leurs sécrétions diverses, une barrière chimique empêchant les micro-organismes de prospérer à leur surface et de les traverser.

Parmi les différentes sécrétions il existe :

- les sécrétions de la peau (sueur et sébum) rendent la surface de l’épithélium acide permettant d’inhiber la prolifération des bactéries

- les glandes salivaires produisent la salive contenant des enzymes, les lysosomes, qui détruisent les bactéries

 - les muqueuses gastriques de l’estomac sécrètent une solution, appelée suc gastrique, qui détruit la plupart des micro-organismes. Elle est composée d’acide (l’acide chlorhydrique (HCL)) et de protéases (enzymes qui dégradent les protéines)

- le mucus produit par les muqueuses respiratoires et notamment par les cellules caliciformes et les acini muqueux. Le mucus présent à la surface de l’épithélium respiratoire piège les micro-organismes et les particules inférieures à 7µm. Les cils des cellules ciliées, par un mouvement coordonné, transportent les micro-organismes ainsi piégés dans le mucus jusqu’au pharynx où ils seront soit expectorés soit avalés pour être acheminés jusqu’à l’estomac où ils seront éliminés

 - les sécrétions vaginales acides contribuent à éliminer de nombreux micro-organismes pathogènes qui tentent de s’implanter dans l’appareil génital féminin

- l’urine présente un PH acide qui inhibe la prolifération bactérienne

Outre leurs fonctions de barrières physiques et chimiques, les cellules épithéliales des épithéliums de la peau ou des muqueuses sont les premières cellules résidentes ayant la capacité de détecter les signaux de dangers (DAMP : Danger Associated Molecular Pattern), les signaux pathogéniques (MAMP : Microbe associated Molecular patterns ; (Figure 4) et de sécréter en conséquence des cytokines; ces dernières activent les cellules résidentes du système immunitaire inné (cellules qui résident dans le tissu :  Macrophages, …). Des fonctions similaires ont été également décrites à partir des cellules endothéliales et des plaquettes.


  Figure 3 : Les orifices, cavités et muqueuses humaines