«Cooperative group learning in undergraduate analytical chemistry»
Analytical Chemistry, Vol. 70, 23, p. 790A-795A, 1998

Tomas J. Wenzel

Résumé:

Thomas Wenzel décrit de façon détaillée son application (depuis 8 ans) de l'apprentissage coopératif (par groupe) et par problèmes dans ses cours de chimie analytique au niveau licence (undergraduate).
NOTA : Thomas Wenzel est assez prolifique sur ces questions. On peut citer deux articles en particulier qui décrivent des exemples très pratiques de matériel pédagogique en chimie des solutions et en spectroscopie utilisable pour l'apporche coopérative par problèmes.


TW rappelle les bénéfices attendus de l'apprentissage en groupe et de l'apprentissage par problèmes, notamment le développement de l'esprit critique et du travail en groupe. Il pose aussi les freins à son développement comme le manque de matériel pédagogique spécifique, l'inexpérience des enseignants, la difficulté ressentie à appliquer ces méthodes à de grands groupes et l'hétérogénéité du public.

TW explique d'abord qu'il a souhaité implémenter l'apprentissage coopératif par problèmes de façon à augmenter l'implication des étudiants par rapport à un court frontal traditionnel. Il en rappelle brièvement les bénéfices et cite plusieurs références dans divers domaines de la chimie mais aussi de la physique, de la géologie, ...

Il explique ensuite précisément sa manière de travailler, en particulier les règles qui président à la formation des groupes de travail, leur taille, le rôle de l'enseignant et celui des étudiants, la façon qu'il a d'utiliser le premier cours pour expliquer très précisément la manière de travailler aux étudiants, la façon qu'il a d'animer les séances et de résoudre les problèmes qui peuvent se poser avec le travail en groupe.

Il entre ensuite encore plus dans les détails de plusieurs séances. Les exercices ou problèmes utilisés1 sont donnés et pour chacun, TW indique quels sont les comportements les plus fréquents des étudiants et comment il y répond de façon à transmettre les connaissances qu'il attend que les étudiants acquièrent. Il indique que cette façon de travailler permet d'identifier les connaissances effectives des étudiants, les blocages qu'ils rencontrent et donc d'agir spécifiquement sur ces points.

TW indique que les exercices dont il donne des exemples seraient traités en quelques minutes par une méthode traditionnelle alors que qu'il faut environ une heure pour les faire par groupe dans l'approche qu'il propose. Pour traiter la même quantité de matériau pédagogique que l'approche traditionnelle, il donne du travail à faire (en groupe) en dehors de la classe2. Il constate que la grande majorité des étudiants font ce travail en dehors de la classe, ce qui ne se produit pas dans une approche traditionnelle.

Cette méthode ne s'applique pas à l'intégralité du cours. Certains aspects (il cite la partie chromatographie, la spectroscopie et l'électrochimie) demandent d'être traitées au moins partiellement par un cours classique (entre 40 et 50%).

TW évoque enfin les différentes façons d'évaluer les étudiants : il est bien entendu que travailler en groupe implique l'assiduité des étudiants et donc, il attribue des points à l'assiduité et à la participation aux séances de groupes.

En conclusion, TW indique que l'apprentissage coopératif par problèmes peut être introduit sans sacrifier le programme d'un cours. Sans avoir fait une étude rigoureuse des effets de cette méthode, il constate que les étudiants les plus faibles progressent significativement aux examens ainsi que pour les travaux personnels. Il attribue une part de ces bénéfices à la coopération qui se développe entre les étudiants, ce qui est plus profitable aux plus faibles qu'une approche plus compétitive.


Notes

... utilisés1
Calculs de pH de solutions aqueuses, complexation, chromatographie.
... classe2
Il a fait réserver une salle à cet usage le soir.